Là encore, le siège du château de Derval est une interprétation d’une célèbre enluminure de la fin du XVème siècle, car mon client souhaitait la réalisation de la scène centrale de cette page dans un format plus grand que celui de l’original avec le rajout d’une frise autour de l’oeuvre. Cette frise est inspirée des enluminures de Fouquet, c’est-à-dire de la fin du XVème siècle.
Au final, c’est une oeuvre d’un format de 30 sur 35 cm qui représente plus de 250 heures de travail réalisée sur du veau, feuille d’or 23,6 Carats, or à la coquille 23,7 Carats, détrempe aux pigments (orpiment, cinabre, jaune de Naples, ocres jaune, rouge et brun, azurite, indigo pour l’essentiel).
La représentation du château de Derval est sans nul doute une fidèle représentation du château de Jean de Châteaugiron, seigneur de Derval. Pourtant, malgré l’accumulation de détails qui renforcent l’idée d’exactitude, la scène baigne dans un climat imaginaire. Parmi les détails qui donnent à la scène un certain réalisme, citons : les latrines du chemin de ronde (1), le couleuvrinier (2), la bannière aux armes de Jean de Derval (3), la poterne (4), les toitures altérées par le temps (5), etc.
Pour approfondir : le siège du château de Derval par Louis d’Anjou et Du Guesclin est tiré de la Compilation des cronicques et ystoires des Bretons (Folio 281) de Pierre Le Baud. Paris, BNF, Fr 8266, 395 x 270 mm, entre 1480 et 1482.