ers 1350 l'art gothique - un art "nouveau" - va être formulé avec le concours de l'abbé Suger, à Saint Denis (France). La taille du livre se réduit et la miniature devient l'enrichissement du texte écrit. Les psaultiers, premiers livres liturgiques destinés à être placés entre les mains des profanes et ancêtres du livre d'Heures, seront pour la miniature gothique ce que les bibles ont été pour la miniature romane.
"Sainte Cécile et
Saint Valérien" extraite des "Heures de Madame Marie".XIIIème siècle (Copie)
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Au XIVème siècle les livres enluminés sont principalement exécutés pour l'aristocratie, le clercgé, la bourgeoisie, et deviennent de la sorte de véritables objets de luxe. La miniature, réalisée pour le lecteur du livre, est par conséquent destinée à une élite intellectuelle de la société de l'époque.
La spécialisation lors du déplacement du lieu de fabrication des codex des monastères aux ateliers laïcs des vielles. La répartition du décor d'un manuscrit n'étant pas laissée à la fantaisie de l'artiste, celui-ci devait se faire à des emplacements laissées vierges par le copiste. L'emplacement et les scènes à illustrer étaient indiqués par le concepteur du livre, souvent le libraire, l'auteur des textes ou même le commenditaire. Les enlumineurs réalisaient successivement les étapes de rehaussage du dessin à la mine de plomb, application de la dorure, mise en couleur, etc. Ainsi pendant tout ce siècle Paris sera, et restera, le grand centre artistique dont l'influence dominera les autres pays européens. Malheureusement la défaite des français contre les anglais à Azincourt (1415), et le traité de Troyes (1420), vont mettre fin à cette primauté de la capitale. L'art officiel se déplace alors à Bourges, Tours, etc.
Le mécénat de Charles V et de ses frères favorisera les différents domaines artistiques. C'est d'ailleurs l'un d'eux, Louis Ier d'Anjou, qui fera réaliser la célèbre "Tapisserie de l'Apocalypse", aujourd'hui exposée au Château d'Angers. Quant à Jean de Berry, autre frère de Charles V, il prendra en 1409 à son service les trois frères Limbourg afin de réaliser vers 1416 la majeure partie du plus célèbre des manuscrits enluminés : "Les Très Riches Heures du Duc de Berry". Dans ce manuscrit, terminé soixante dix ans plus tard par Jean Colombe pour le Duc de Savoie, l'enluminure y atteint véritablement son apogée. Il est d'ailleurs à noter que Jean Colombe est à l'origine du maniérisme français qui se perpétuera jusqu'au cœur du XVIIIème siècle.
Nativité extraite des "Très Belles Heures de Notre-Dame du Duc de Berry". XVème siècle (Copie)Cliquer sur l'image pour l'agrandir
